16 mai 2019
L’ingéniosité de brillants élèves et d’enseignants du centre Asty-Moulin, a attiré l’attention des responsables de l’association Helping Hand Bangladesh Belgium. Cela a permis au projet “Makers in Tech School” - Pump!T de voir le jour !
Tout commence par un concours d’idées organisé au sein d’une école primaire de Bouge, l’école Sainte-Marguerite, dans le cadre du projet Makers in Tech School - Pump!T. Ce projet-pilote, développé à Namur par la région wallonne, est issu du programme Creative Wallonia qui a pour vocation de stimuler l’innovation et l’esprit entrepreneurial des plus jeunes.
L’objectif de ce concours était donc de trouver une idée permettant de rendre le “monde meilleur” ! Les jeunes prodiges se sont alors hâté à proposer diverses conceptions novatrices dont celle de concevoir une machine capable de fournir de l’eau potable.
Par la suite 12 élèves, issus des filières techniques et professionnelles du Collège Saint-Servais à Namur, ont été invités à découvrir l’univers de l'économie créative dans le cadre de l’opération Creative Wallonia. Ils ont ainsi pu recueillir diverses pistes émanant du précédent concours d’idées. Après avoir pris connaissance des nombreuses propositions faites par leurs jeunes camarades de Sainte-Marguerite, ces 12 étudiants du centre Asty-Moulin ont été tout particulièrement intéressés par la conception d’une balançoire à bascule.
L’idée qui a alors germé est celle de coupler une pompe à un filtre capable d’assainir l’eau de surface pour approvisionner un réservoir d’eau potable dans les pays où l’accès en est difficile. Une partie de l’eau non filtrée pourra également être utilisée à d’autres fins comme l’assainissement des sanitaires par exemple.
Le destin a fait en sorte que cette idée novatrice soit portée à la connaissance des responsables de l’association Helping Hand Bangladesh Belgium, un organisme oeuvrant pour le développement socio-économique du Bangladesh
Dans ce pays en voie de développement très humide, l’eau est abondante mais l’approvisionnement en eau de qualité reste rare. Et pour cause, l’eau de surface (rivières et ruisseaux) étant contaminée par les microbes et bactéries en tout genre, la consommation en devient impossible. Quant à l’eau de forage, prélevée directement dans les nappes phréatiques accessibles, elle est certes moins impropre mais contient un taux d’arsenic néfaste pour la santé car induit un empoisonnement grave à long terme.
La problématique récurrente dans ce pays en voie de développement est l’accès à de l’eau potable et de bonne qualité. Dans ce pays, où l’eau est soit empoisonnée par l’arsenic soit infectée par les bactéries et virus en tout genre, l’accès à l’eau potable devient vite un enjeu crucial.
C’est dans l’espoir de résoudre cette problématique de l’accès à de l’eau de bonne qualité dans les zones rurales du Bangladesh que l’idée de ces jeunes naurois arrive à point nommé et de manière pour le moins surprenante.
L’idée est très simple, elle consiste à coupler une pompe projetée à un filtre capable d’assainir l’eau de surface, et ce, afin d’approvisionner un réservoir d’eau potable.
Pour ce faire, le système pompe de l’eau impure de surface à l’aide de deux pompes volumétriques semi-rotatives qui s’actionnent par le biais d’une balançoire. Après une première filtration, l’eau circule sous pression dans un module d’ultrafiltration (mise au point en Belgique) grâce à des vases d’expansion et des soupapes utilisés à cet effet.
L’eau filtrée et potable sera ensuite stockée dans un réservoir en bâche souple. Pour finir, une troisième pompe - manuelle celle-ci - sera utilisée afin d’assurer le nettoyage du module d’ultrafiltration à intervalles réguliers. Pour profiter d’un réservoir d’un mètre cube d’or bleu pur, il faudra environ une heure de jeu et de mouvement de va-et-vient, ou d’oscillation.
La réalisation de cette balançoire ne pose aucune difficulté technique. Grâce au soutien de leur responsable de projet Guy Brunin, du directeur Pascal Charlier et de Pompes Japy, ce groupe de 12 élèves réalise pratiquement tout : conception, modélisation, prototype, réalisation technique, installation, mais aussi, communication, relations extérieurs et recherches de financements. Les différents prototypes réalisés successivement sont validés par des professionnels tels que Pompes Japy.
Pour mener à bien ce projet d’envergure, deux groupes ont été formés afin d’assurer une meilleure répartition des tâches. Les plus jeunes se chargent des réalisations techniques alors que les plus grands assurent le reste.
Cette ingénieuse balançoire à bascule a été assemblée fin mars puis présentée fin avril à l’occasion de l’événement Expo’Osons. Il s’agit d’une grande exposition de projets scientifiques présentée par des étudiants et organisé par Ose la Science, une assemblée chargée de promouvoir les sciences auprès des jeunes.
Pour sa toute première présentation publique, Pump!P a alors arborer une carrosserie adaptée en plexiglas afin d’exposer sans grand danger le mécanisme de la pompe en fonctionnement.
Pour la suite de l’aventure, les étudiants et enseignants du centre Asty-Moulin ainsi que des représentants de l’association Helping Hand Bangladesh Belgium se rendront en juillet au Bangladesh et plus précisément dans la région de Barisal pour installer leur balançoire Pump!T dans une école.
Au final, ce groupe de jeunes créatifs sortira grandi de cette expérience humaine et professionnelle unique. Au-delà de la création d’un concept innovant et des précieuses compétences techniques acquises, ils auront par dessus tout apporté leur contribution à un monde meilleur en facilitant la vie d’un village tout entier ! Une véritable prouesse technique qui, espérons-le, servira de modèle à une potentielle commercialisation.